Consœurs en Affaires rend hommage aux femmes chefs d’entreprise et aux entrepreneures peut importe où elles sont. Quoique que nous nous concentrons beaucoup plus sur celles dont les entreprises opèrent dans les zones rurales et les petites villages. En tant que fondatrice, ceci vient de raisons très personnelles et égoïstes, je l’admets.
J’ai grandi dans un petit village. J’ai déménagé pour poursuivre mon éducation et débuter ma carrière. En fait, comme beaucoup d’ados, j’avais tellement hâte de quitter mon petit coin rural « plate » – mais c’est une conversation pour un autre jour. Bien que je ne sois pas retourné dans ma propre ville natale, je suis revenu vivre en milieu rural au milieu de la trentaine, après que ma carrière à Toronto s’est avérée loin d’être adaptée à mon rôle de mouvelle maman.
Avec ma première entreprise, j’ai vite réalisé que le monde des affaires à Glengarry Nord serait très différent que ce que j’avais vécu auparavant. Lorsque nous sommes déménagés ici, on pensait gérer notre entreprise à partir d’un bureau à la maison. Mais notre connexion Internet était si pourrie que nous avons dû louer un espace à Alexandria (« en ville ») juste pour pouvoir communiquer de façon adéquate avec nos clients. Vingt ans plus tard le manque de bande passante Internet représente toujours une barrière pour beaucoup trop d’entrepreneures en régions rurales.
Ensuite, il y avait un manque du côté réseautage localement. Bien sûr, il y avait la Chambre de commerce, mais il y avait peu de femmes propriétaires d’entreprise à l’époque, et personne dans le B2B. Le réseautage le plus proche était à Ottawa ou à Montréal. Combien de fois j’ai dû rentrer à la maison à travers des intempéries et sur des routes de campagnes mal déblayées…
Même si l’entreprise était en partenariat avec mon conjoint Heinz, je me sentais souvent toute seule. J’avais l’impression que personne ne pouvait comprendre mes sentiments d’obligation (quoique ces émotions étaient des fantasmes que j’avais créer juste dans ma tête, maintenant que j’y pense). Dans une petite communauté, surtout quand on est pas du coin, c’est imposant de voir que tout le monde semble se connaître. Que diraient les gens si je confiais mes vrais sentiments? J’avais des employés dont les enfants étaient à l’école avec ma fille. D’autres étaient des voisins ou de la parenté de voisins. Je devais garder mes sentiments cachés, par peur des commérages.
Pourtant, malgré tous les inconvénients de la vie rurale, il y a aussi beaucoup de joies. L’espace, l’air frais, la solidarité des gens de la communauté. C’est naturel de connaître beaucoup de nos contacts professionnels à un niveau plus profond parce que nous jouons au curling ou au golf dans la même ligue. Ou d’acheter des produits frais ou de la viande d’élevage local auprès des agriculteurs voisins. Ça fait du bien de se sentir qu’on fait partie d’une communauté.
Consœurs en Affaires existe en raison des défis et des plaisirs de vivre et d’exploiter une entreprise en milieu rural. Nous avons hâte d’avoir des vraies conversations sur les réalités auxquelles nous sommes confrontées chaque jour, afin de pouvoir bâtir ensemble des communautés rurales heureuses et résilientes.
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