4/8/2023

Le syndrome de l'imposteur et les femmes entrepreneures

~3 min de lecture
Une femme baisse la tête, se cache les yeux et semble s'en vouloir.

J'ai déjà écrit une histoire personnelle sur le perfectionnisme et la critique intérieure qui nous envahit la tête. Cette bête noire est étudiée par les psychologues depuis plus de 45 ans. Il s'agit du syndrome de l'imposteur, qui touche 75 % des femmes cadres, selon une étude américaine réalisée par KPMG en 2020 (disponiable en anglais seulement).

Identifié pour la première fois dans une étude réalisée en 1978 par Pauline Clines et Suzanne Imes, le syndrome de l'imposteur repose sur la conviction qu'on est "un imposteur" et que notre "chance" va bientôt s'épuiser, souvent en dépit de preuves évidentes du contraire. Ça engendre de l'anxiété et peut mener à des troubles dépressifs.

Dans le cadre de mon travail avec des femmes entrepreneures, j'entends des témoignages du syndrome de l'imposteur lorsqu'elles disent :

• "Pourquoi diable ai-je pensé que je pouvais me lancer en affaires ? Je n'ai pas d'expérience en tant qu'entrepreneure" (même si elles ont lancé une entreprise avec succès).

• "Je me sens tellement stupide, je ne suis pas bonnes avec les chiffres !" (même si elles dirigent une entreprise aisément rentable)

Je ne sais pas si les femmes entrepreneures sont plus ou moins sujettes au syndrome de l'imposteur que leurs consœurs du côté corporatif, mais plus de quarante ans après l'étude initiale, pourquoi avons-nous encore le sentiment d'être des impostrices ?

Dans le domaine de l'entrepreneuriat, je vois trois raisons principales :

1) Les femmes entrepreneures sont encore minoritaires - Selon le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat, les femmes représentent 37 % de tous les travailleurs autonomes canadiens, alors que seulement 17 % de toutes les petites et moyennes entreprises sont détenues par des femmes. Étant donné que le syndrome de l'imposteur touche de manière disproportionnée les personnes en situation de minorité (comme les femmes dans la population des travailleurs en 1978), il est logique que nous soyons enclins à éprouver ces doutes. En situation minoritaire, c'est facile de se sentir comme sous un microscope quand nos moindres faits et gestes sont scrutés à fond. Cet examen peut rapidement se transformer en critique injustifiée, en particulier pour les femmes racialisées (article en anglais seulement).

2) La société critique davantage les femmes qui semblent échouer - Dans le livre The Confidence Code, les auteures Katty Kay et Claire Shipman examinent des études qui montrent que les hommes et les femmes critiquent plus sévèrement une femme dirigeante qui échoue qu'un homme qui fait de même et qui occupe le même poste. Mais il n'est pas nécessaire qu'elles commettent des erreurs graves ou pas; les gens du monde entier se méfient généralement des femmes leaders. Pensez à toutes les femmes politiciennes qui font l'objet d'une presse négative en raison de leur apparence ou de leur comportement – souvent beaucoup plus que les hommes en politique. Faut-il s'étonner que nous puissions douter de nos capacités ?

3) Le langage de l'entrepreneuriat est masculin - Pour en revenir à l'entrepreneuriat, des recherches ont également montré que le langage de l'entrepreneuriat a tendance à être masculin, parfois même agressif. Des personnalités du monde des affaires comme Elon Musk ou Kevin O'Leary sont célébrées pour leur bravade et leur langage combatif ! Lorsqu'ils sont exposés à ce discours, nombreu sont celles qui ne se sentent pas à l'aise. Alors que nous nous interrogeons sur le rôle de l'entrepreneuriat rural dans un monde post-pandémique, il est temps de rendre le monde des affaires plus égalitaire et plus inclusif.

Se sentant comme des impostrices, ayant peur d'échouer et manquant de soutien dans ce qui peut encore être perçu comme un "monde d'hommes", je crois que les femmes entrepreneures peuvent bénéficier d'une discussion sur la façon dont elles tombent dans le piège du perfectionnisme, et se sentent comme des impostrices. C'est un cercle vicieux qui affecte la façon dont nous gérons notre entreprise. Ça peut se manifester par une obsession du détail. Une réticence à déléguer. Le besoin de tout contrôler et d'être parfaite. Et un discours intérieur méchant lorsque nous commettons une erreur. Autant de comportements qui nous empêchent de développer notre entreprise ou de travailler bien plus que nécessaire !

Cela vous semble familier ?

Alors n'hésitez pas à vous joindre à nous pour notre causerie au coin du feu à la fin du mois, au cours de laquelle nous discuterons du syndrome de l'imposteur, du perfectionnisme et de la manière de rebondir face à des mentalités négatives !

J'ai déjà écrit une histoire personnelle sur le perfectionnisme et la critique intérieure qui nous envahit la tête. Cette bête noire est étudiée par les psychologues depuis plus de 45 ans. Il s'agit du syndrome de l'imposteur, qui touche 75 % des femmes cadres, selon une étude américaine réalisée par KPMG en 2020 (disponiable en anglais seulement).

Identifié pour la première fois dans une étude réalisée en 1978 par Pauline Clines et Suzanne Imes, le syndrome de l'imposteur repose sur la conviction qu'on est "un imposteur" et que notre "chance" va bientôt s'épuiser, souvent en dépit de preuves évidentes du contraire. Ça engendre de l'anxiété et peut mener à des troubles dépressifs.

Dans le cadre de mon travail avec des femmes entrepreneures, j'entends des témoignages du syndrome de l'imposteur lorsqu'elles disent :

• "Pourquoi diable ai-je pensé que je pouvais me lancer en affaires ? Je n'ai pas d'expérience en tant qu'entrepreneure" (même si elles ont lancé une entreprise avec succès).

• "Je me sens tellement stupide, je ne suis pas bonnes avec les chiffres !" (même si elles dirigent une entreprise aisément rentable)

Je ne sais pas si les femmes entrepreneures sont plus ou moins sujettes au syndrome de l'imposteur que leurs consœurs du côté corporatif, mais plus de quarante ans après l'étude initiale, pourquoi avons-nous encore le sentiment d'être des impostrices ?

Dans le domaine de l'entrepreneuriat, je vois trois raisons principales :

1) Les femmes entrepreneures sont encore minoritaires - Selon le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat, les femmes représentent 37 % de tous les travailleurs autonomes canadiens, alors que seulement 17 % de toutes les petites et moyennes entreprises sont détenues par des femmes. Étant donné que le syndrome de l'imposteur touche de manière disproportionnée les personnes en situation de minorité (comme les femmes dans la population des travailleurs en 1978), il est logique que nous soyons enclins à éprouver ces doutes. En situation minoritaire, c'est facile de se sentir comme sous un microscope quand nos moindres faits et gestes sont scrutés à fond. Cet examen peut rapidement se transformer en critique injustifiée, en particulier pour les femmes racialisées (article en anglais seulement).

2) La société critique davantage les femmes qui semblent échouer - Dans le livre The Confidence Code, les auteures Katty Kay et Claire Shipman examinent des études qui montrent que les hommes et les femmes critiquent plus sévèrement une femme dirigeante qui échoue qu'un homme qui fait de même et qui occupe le même poste. Mais il n'est pas nécessaire qu'elles commettent des erreurs graves ou pas; les gens du monde entier se méfient généralement des femmes leaders. Pensez à toutes les femmes politiciennes qui font l'objet d'une presse négative en raison de leur apparence ou de leur comportement – souvent beaucoup plus que les hommes en politique. Faut-il s'étonner que nous puissions douter de nos capacités ?

3) Le langage de l'entrepreneuriat est masculin - Pour en revenir à l'entrepreneuriat, des recherches ont également montré que le langage de l'entrepreneuriat a tendance à être masculin, parfois même agressif. Des personnalités du monde des affaires comme Elon Musk ou Kevin O'Leary sont célébrées pour leur bravade et leur langage combatif ! Lorsqu'ils sont exposés à ce discours, nombreu sont celles qui ne se sentent pas à l'aise. Alors que nous nous interrogeons sur le rôle de l'entrepreneuriat rural dans un monde post-pandémique, il est temps de rendre le monde des affaires plus égalitaire et plus inclusif.

Se sentant comme des impostrices, ayant peur d'échouer et manquant de soutien dans ce qui peut encore être perçu comme un "monde d'hommes", je crois que les femmes entrepreneures peuvent bénéficier d'une discussion sur la façon dont elles tombent dans le piège du perfectionnisme, et se sentent comme des impostrices. C'est un cercle vicieux qui affecte la façon dont nous gérons notre entreprise. Ça peut se manifester par une obsession du détail. Une réticence à déléguer. Le besoin de tout contrôler et d'être parfaite. Et un discours intérieur méchant lorsque nous commettons une erreur. Autant de comportements qui nous empêchent de développer notre entreprise ou de travailler bien plus que nécessaire !

Cela vous semble familier ?

Alors n'hésitez pas à vous joindre à nous pour notre causerie au coin du feu à la fin du mois, au cours de laquelle nous discuterons du syndrome de l'imposteur, du perfectionnisme et de la manière de rebondir face à des mentalités négatives !

Doreen Ashton Wagner
Doreen Ashton Wagner
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